
La plume c'est avant tout la lenteur. C'est une voleuse de temps. L'œuvre se construit par ponctuations, par arrêts incessants, pour replonger la plume dans l'encre, pour retirer les pâtés d'encre en se salissant les doigts, pour retrouver dans le fouillis de la nature le détail sur lequel on était concentré et qu'on a perdu en baissant la tête. La plume, c'est faire transiter une émotion de l'œil à la main en baissant la tête.
La plume c'est un saut : tu te lances direct, sans esquisse au crayon, tu nages, tu te débats. Tu ne contrôles pas la finesse du trait, tu t'énerves, l'encre sèche sur la plume, tu t'énerves. Tu te disputes, tu vas voir ailleurs et tu reviens. Addiction.
La plume c'est la profondeur. Tu as fini le dessin, tu le laisses reposer. Tu le reprends, plus tard, et tu lui donnes de la profondeur, tu creuses les ombres, tu fonces les noirs, pour qu'ils deviennent de plus en plus noirs. La plume c'est la nuance du noir.
Le figuratif ne veut rien dire pour moi, pas plus que l’abstrait. Ce n’est pas parce que je représente un arbre qu’il est ce que je donne à voir de lui. Paul Klee a écrit : « L’art ne reproduit pas le visible. Il rend visible. » Je pense à cette phrase chaque fois que je prends la plume. Et pourtant je suis convaincu que ce qu’il y a d’important dans une œuvre, c’est ce qui reste invisible et pourtant sensible.
Pour en savoir plus sur chaque œuvre : www.henriblanc.fr
Les œuvres d'Henri Blanc sont des sérigraphies de 100 exemplaires sur papier d'art mat lisse pur coton sans acide d'environ 260g/m², certifié Digigraphie by Epson, imprimées, numérotées et signées par l'artiste, chaque exemplaire possédant un détail différent qui le rend unique. La moindre nuance du trait à l'encre de Chine est respectée et rendue avec la précision que l'impression Epson Haute Définition permet.
Henri Blanc est originaire du Sud où il retourne régulièrement. Musicien amateur, peintre parfois, photographe à ses heures, il a repris le dessin à l’encre de Chine en 2013, après avoir laissé reposer sa plume pendant vingt-cinq ans. Ses œuvres se regroupent autour de quatre grands thèmes : les arbres, les chats, les soirées télé et le reste du monde, traduisant des univers différents en termes de traits, de temps et d’énergie.