
Dessiner, peindre, c’est sa nature. Mais Franck Collin Utsenea est aussi un homme de culture. D’abord celle du Pays basque qu’il a épousée en s’installant à Saint-Jean-de-Luz. Il s’y est même identifié par son pseudonyme. Il explique : "Utse en basque signifie "le vide", mais ça veut dire aussi "zéro" ou bien "le ventre de la femme", "le foyer". C'est un très joli mot ; en fait, c'est le vide à remplir. Nea veut dire "ma propriété". Donc Utsenea, c'est "mon vide à moi".
Une de ses séries intitulée Goizean eta Arratsaldean peut se traduire par "du matin et du soir". "Tous les jours, je fais un Goizean, c’est mon exercice du matin. Chaque dessin fait 12 sur 16. Ensuite je reconstitue les mois puis les années. J’admire particulièrement Antonio Saura, le frère de Carlos Saura. Mes Goizean lui rendent hommage."
Sur la peinture, il est intarissable : "Je suis passionné par le XVIIIe siècle. Pour moi l'opéra, c'est l'Italie ; la peinture, c'est l'Espagne : Vélasquez, Goya... Picasso, il est espagnol quand même ! Picasso : quelle révolution ! Et puis Miro… A Madrid, on trouve une galerie à chaque coin de rue…"
Le Pays basque, c’est aussi la présence de nombreux migrants qu’il peint pour témoigner. Dans Les Trois Piliers de l’Alliance, il montre les habitants de Damas fuyant les bombardements. Reprenant le principe des vitraux, il représente une mosquée en feu et un avion qui bombarde ; un clin d'œil à Guernica. Il a toujours été fasciné par les juxtapositions. Ce tableau en témoigne : il évoque des enluminures du Moyen-Âge sur lesquelles viennent se greffer des objets et un style des plus actuels. Une représentation en parfaite osmose avec le sujet qui mêle tradition et actualité.
Virtuose du dessin et de la peinture notamment dans la série "Zooland", mêlant les langues, les époques, les techniques et les genres picturaux, Franck Collin Utsenea a une spontanéité extrêmement expressive qui l’apparente au street art et suscite instantanément l’émotion.
Né le 8 octobre 1960 en Seine-et-Marne, Franck Collin Utsenea vit désormais à Saint-Jean-de-Luz. Comme beaucoup d’artistes, il a dû lutter de nombreuses années avant de réaliser son rêve : vivre par et pour sa peinture. Ses parents le voyaient plutôt avocat, médecin ou chef d’entreprise. Aussi, à 18 ans, juste après le bac, il part un an en Virginie. De retour en France, il trouve un terrain d’entente avec sa famille : il fera une école de publicité. Mais le métier ne lui plaît décidément pas, et il préfère vivre de petits boulots afin de garder son indépendance. En 1984, il entre aux Beaux-Arts, y reste peu de temps et retourne travailler dans l'atelier de Bertrand Barrachin, le sculpteur qui l'avait préparé aux Beaux-Arts.
Il entre au journal Le Point afin de pouvoir payer ses cours et son matériel et, tout en travaillant, il peint et donne aussi des cours à des adolescents et des adultes. Au Point, comme son œil graphique a été repéré, il fait désormais de la mise en page. Un travail prenant. Très entier, il se refuse à devenir peintre du dimanche et abandonne le pinceau. Mais le démon de l’art ne le quitte pas. Alors il se déplace constamment avec son carnet de croquis en poche et dessine tout ce qui lui parle pour ne pas perdre la main.
Libéré de son travail au tournant du siècle, il reprend immédiatement le pinceau. Et tout s’accélère… Franck Collin Utsenea expose d’abord à Paris dans le Marais puis est repéré par la galerie new-yorkaise Saphira & Ventura. Il participe régulièrement au Salon des Indépendants de Saint-Jean-de-Luz où il a déjà remporté deux prix et devrait exposer cette année à la Foire de Pékin.
2015 :
- Prix spécial du jury, salon de Ducontenia, Saint-Jean de Luz
- Exposition Bisaiak semaine estivale, Espace Stand'Art - Eugène N'Sondé, Paris II
- Sine Die 1 & 2, galerie Oblique, Paris IV
- Bost Ian, Olatua, Saint-Jean de Luz
2016 :
- Egun Gogor, galerie Oblique, Paris
- Collective, La Rotonde, Saint-Jean de Luz
- Enchères caritatives (Sine Die 4) au profit des Pompiers solidaires
- Collective Ducontenia
- Askatasunarte, collective Réfugiados Oiasso museo, Irun (Gipuzkoa)
2017 :
- Askatasunarte, collective Réfugiados Casa de Okendo, Donostia (Gipuzkoa)
- Askatasunarte, collective Réfugiados, Paris Bordeaux, Bilbao, Madrid
- Cinese Art Bank, Shanghaï-Pekin
- Galerie Saphira & Ventura, New-York
- Prix de l'artiste de l'année Askatasunarte, collective Violenca en convivencia, Irun, Donotia, Bilbao, Gasteiz, Baiona
2018 :
- Figurative expression, Saphira & Ventura, New-York
- Salon Ducontenia, Saint-Jean de Luz
- Miguel Santana Gallery, Madrid
2019 :
- Material world, Saphira & Ventura, New-York